Contenus sexuels explicites, l’Alberta impose de nouvelles normes aux bibliothèques scolaires

Publié par Francois Nedje Jacques | juillet 30, 2025

Demetrios Nicolaides
Francois Nedje Jacques

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le juillet 30, 2025

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Le gouvernement de l’Alberta ordonne aux conseils scolaires de retirer de leurs bibliothèques tous les ouvrages jugés « sexuellement explicites ». Cette directive, qui entrera en vigueur le 1er octobre prochain, s’accompagne de l’obligation pour les conseils scolaires d’élaborer, d’ici le 1er janvier 2026, des politiques publiques alignées sur les nouvelles normes de sélection et de gestion des ressources dans les bibliothèques.

La décision soulève toutefois des inquiétudes chez certains observateurs, évoquant notamment une possible influence des mouvements de censure américains visant des livres spécifiques, souvent liés aux thématiques LGBTQ+.

« Il y a presque 1500 livres qui ont été interdits aux États-Unis et qui sont souvent des livres d’éducation à la sexualité », a lancé Michel Dorais, sociologue de l’intimité et de la sexualité, dans une interview accordée à LCN sur la question, qui appelle à une certaine prudence et à une meilleure compréhension.

Toutefois, Demetrios Nicolaides, ministre de l’Éducation et de la Garde d’enfants, se veut rassurant :

« Nos actions visant à protéger les élèves de tout contenu sexuel inapproprié dans les bibliothèques scolaires n’ont jamais eu pour but d’interdire des livres. Ces nouvelles normes fournissent aux conseils scolaires des directives claires pour garantir un accès à des ressources adaptées à l’âge des élèves, tout en respectant les valeurs et les priorités des Albertains. »

La démarche

Cette décision fait suite à une vaste consultation publique menée du 26 mai au 6 juin 2025. Au terme de ce sondage, et après épuration, 77 395 réponses ont été retenues pour analyse. Parmi ces répondants, environ 34 % estiment que les élèves ne devraient en aucun cas avoir accès à des livres contenant des contenus sexuellement explicites à l’école. À l’inverse, 45 % jugent acceptable que les jeunes de 15 ans et plus puissent consulter ces ouvrages.

Par ailleurs, 61 % des participants déclarent n’avoir jamais été préoccupés par la présence éventuelle de contenus sexuels inappropriés dans les bibliothèques scolaires.

le communiqué

Pour justifier la pertinence de ce sondage, le ministère cite plusieurs exemples problématiques relevés dans des écoles de Calgary et Edmonton, de la maternelle jusqu’à la 9e année. Certaines bandes dessinées romantiques retrouvées dans ces établissements présentaient des scènes de nudité, des actes sexuels explicites tels que des fellations et même des cas de maltraitance infantile. D’autres ouvrages abordaient de manière directe la consommation d’alcool et de drogues, en plus de contenir des vulgarités et des propos jugés offensants.

À noter que Ces normes ne s’appliqueront pas aux ressources des bibliothèques publiques de l’Alberta, y compris les 55 bibliothèques municipales qui sont situées dans des écoles.

Francois Nedje Jacques

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