Marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles : entre stabilité et tensions sectorielles
Publié par Litteraca | août 9, 2025
Enquête exclusive sur les grands classiques littéraires et leur impact sur la culture francophone.

L’Association des éditeurs belges (ADEB), en collaboration avec le PILEn, vient de publier ses chiffres-clés 2024. Si le marché global du livre donne l’impression d’un statu quo, les réalités sectorielles révèlent des disparités notables.
Le chiffre d’affaires total des éditeurs francophones belges s’élève à 333 millions d’euros en 2024, en hausse de 0,6 % par rapport à 2023. Cette progression repose toutefois largement sur le succès exceptionnel des ouvrages du docteur Boxho. Sans cet effet ponctuel, le secteur aurait reculé de 1,5 %, tout en conservant un niveau comparable aux années 2021 et 2022.

L’étude de l’ADEB s’appuie sur les déclarations d’environ 90 maisons d’édition belges francophones. Aucune obligation légale ne les impose, mais la couverture dépasse 95 % de la réalité économique du secteur. Les données recueillies portent sur les chiffres d’affaires hors taxes, ventilés par support (papier, numérique), langue, genre éditorial et destination (Belgique ou export).
Tendances par segment
- Numérique : croissance continue (+ 3,5 %, près de 84 M€), concentrée sur le scolaire et le juridique, principalement pour le marché néerlandophone.
- Jeunesse : recul marqué (– 14 %), principalement en raison de la baisse des ventes à l’export.
- Bande dessinée : diminution de 10 %, suivant les tendances du marché.
- Sciences humaines : retour aux niveaux d’avant 2020.
- Scolaire : progression, mais là encore concentrée sur le marché néerlandophone.
En 2024, 2 835 nouveautés ont été publiées (+ 6 %), mais le nombre d’exemplaires vendus recule fortement (– 7 %). Les éditeurs privilégient la maîtrise des coûts, ce qui limite les retirages et pourrait freiner la dynamique à moyen terme.
Sur cinq ans (2019-2024)
Le secteur enregistre une croissance globale de 22,8 %, soit l’équivalent de l’inflation sur la période. Les performances par segment sont inégales :
- Sciences humaines : + 8 %
- BD : + 20 %
- Scolaire : + 36 %
- Jeunesse : + 50 %
La bande dessinée, qui avait largement contribué à la croissance du secteur durant la pandémie (avec un record en 2021), enregistre une baisse de -9,7 % de chiffre d’affaires éditeur en 2024, à 105,6 millions d’euros.
Malgré les reculs récents dans certaines catégories, le secteur dispose encore d’atouts pour relever les défis à venir, notamment la valorisation des fonds de catalogue et l’adaptation aux nouvelles habitudes de lecture.
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