Violation de droits d’auteur; Meta l’emporte face à treize auteurs
Publié par Litteraca | juin 27, 2025
Enquête exclusive sur les grands classiques littéraires et leur impact sur la culture francophone.

Après Anthropic, soutenue par Amazon, c’est au tour de Meta d’obtenir gain de cause face aux accusations de plusieurs écrivains. Treize auteurs reprochaient au géant californien d’avoir utilisé leurs livres, protégés par le droit d’auteur, pour entraîner son modèle d’intelligence artificielle Llama, sans autorisation préalable. Parmi les titres invoqués figurent La Brève et Merveilleuse Vie d’Oscar Wao de Junot Díaz (Prix Pulitzer) ou encore The Bedwetter de Sarah Silverman.
Le juge fédéral Vince Chhabria, chargé du dossier à San Francisco, a tranché sans ambiguïté en faveur de Meta, allant jusqu’à accorder un jugement sommaire. Autrement dit, l’affaire n’a même pas été jugée en audience complète, faute d’éléments probants apportés par les plaignants.
Dans sa décision, le magistrat reconnaît que l’entraînement d’IA génératives à partir d’œuvres protégées est, dans de nombreux cas, illégal sans autorisation ou compensation des ayants droit. Il souligne même que ces pratiques peuvent « considérablement saper le marché de ces œuvres » et nuire à la création littéraire. Mais il rappelle également que le rôle du tribunal est de statuer sur la base de preuves concrètes – qui, ici, faisaient défaut.
Un revers juridique et un signal aux créateurs
Les auteurs soutenaient que Llama pouvait générer des extraits reconnaissables de leurs livres et que cette exploitation non autorisée nuisait à leur capacité à vendre des licences pour l’entraînement d’IA. Ils contestaient aussi que l’usage relevait du « fair use », l’exception américaine au droit d’auteur applicable dans des cas précis comme la recherche ou l’innovation technologique.
Mais le juge a balayé ces arguments, les qualifiant de « voués à l’échec ». Selon lui, le modèle de Meta ne reproduit pas de façon significative le contenu original, et les écrivains ne disposent pas de monopole sur le marché naissant des licences d’entraînement pour IA.
Ce jugement s’inscrit dans un contexte juridique mouvant, alors que les créateurs de contenus tentent de faire valoir leurs droits face aux géants de la tech et à la montée en puissance des modèles d’intelligence artificielle.
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